Volume 05, Numéro 4, Hiver 2014

Rémy M. Mauduit
 
Avec ce numéro, nous célébrons le neuvième anniversaire d’ASPJ-A&F. Nous vous offrons également nos meilleurs souhaits pour la nouvelle année.

Nikolas Emmanuel, PhD
 
Le présent article soutient qu’une « solution africaine » aux problèmes de guerres civiles et de crises d'état sur le continent s'est cristallisée autour d'une petite poignée de puissances hégémoniques sous régionales. Le maintien de la paix multilatéral en Afrique constitue un excellent indicateur de la solidité et de la capacité d'un état. Le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Éthiopie et l'Ouganda, pour nommer quelques acteurs clés, ont tous à leur disposition des forces armées capables de déployer des troupes dans leurs sous régions, et au-delà dans certains cas. La communauté internationale souhaiterait voir ces États plus puissants jouer un rôle central dans la gestion des conflits dans la région et engager leurs troupes dans le cadre d'une infrastructure de sécurité africaine. En retour, ces États hégémoniques sous régionaux émergents acquièrent la légitimité et le respect ainsi qu’une aide économique et militaire de l'étranger, accompagnée de paiements de salaires ainsi que d'une formation de leurs forces armées. En outre, et à juste titre, ces prestations servent à renforcer et rehausser le crédit matériel et la position hégémonique de ces États clés. Cependant, à l'origine de ces réactions est la prise de conscience que les Africains doivent s'aider eux-mêmes en matière de sécurité.

Lieutenant-colonel Aaron D. Burgstein, US Air Force 
 
Comme la guerre cinétique, la communication devrait être un outil offensif, est non une ligne statique de défense. En saisissant l'initiative, en employant l'approche interarmes de l'information visuelle (VI) (imagerie photographique et télédiffusion), les médias imprimés et sociaux, ainsi que les formes non traditionnelles de communication, une organisation peut attaquer en profondeur en utilisant de multiples voies pour produire des résultats non cinétiques, préparant et modelant le champ de bataille pour atteindre l'effet désiré. Une organisation qui prend le contrôle au début de l'espace de bataille de l'information peut modeler non seulement ce domaine mais aussi beaucoup d'autres et augmenter les chances de réussite de la mission.

Aaron G. Sander
Tasawar Baig, PhD
 
La politique internationale est en transition et la tendance générale est à la mondialisation. Ce modèle de diffusion mondial s'est accéléré aux niveaux régional et international. Les mouvements transfrontaliers dus aux échanges commerciaux, migrations, investissements et organisations, ont estompé les identités traditionnelles abritées depuis si longtemps à l'intérieur d'un état. Ce mouvement, que l'on associe souvent à la mondialisation, s'est accompagné d'un développement et de progrès généralisés. Alors que nous vivons dans cette incroyable ère de la mondialisation, il reste des poches rétives qui présentent des obstacles, sinon des résistances, à l'assimilation au niveau sous régional.

Henri Boré
 
L'Afrique a radicalement changé pour le mieux au cours des dix dernières années. Les processus démocratiques, la bonne gouvernance et le développement économique progressent maintenant dans de nombreux pays. Pourtant, une partie du continent est secouée par la polarisation traditionnelle ethnique, la corruption généralisée, le manque d'éducation, la pauvreté et les inégalités sociales : « Ces éléments se recoupent et sont fréquemment manipulés par les politiciens ». Ils favorisent souvent les violences brutales et les changements de régime sanglants. En effet, le conflit de 2013 en République centrafricaine (RCA) dévoile une image déjà vu au Nigeria, en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire et en Libye, pour ne citer que quelques pays. Cette image reflète des siècles de méfiance entre les communautés ethniques ou tribales, ainsi qu'une fracture sociale et une pauvreté qui affectent une grande partie de la population.

Maj David Blair, US Air Force
 
Par conséquent, demandons aux esprits des empires d'antan de nous montrer leurs propres erreurs afin que nous ne les répétions pas : Darius à Gaugamèle, la quintessence du contrôle et de l'exécution centralisés ; les amiraux de l'Armada espagnole et leur marine n'autorisant qu'une seule et unique erreur ; et les commandants de César préférant la quantité à la qualité et le matériel au personnel. Les considérations qui suivent sont un condensé d'enseignements tirés d'un lointain passé et nourrissent l'espoir que nous n'ajouterons pas notre nom à la liste des empires déchus, du moins au cours de ma vie ou de celle de mes enfants.